« La situation des aires d’accueil pour “gens du voyage” remplit tous les critères du racisme environnemental »

Entretien avec William Acker, Bastamag, avril 2021

Depuis octobre 2019, William Acker, juriste, a entrepris un travail de recensement des lieux dit d’accueil attribués par les collectivités aux gens du voyage. Le constat est sans appel : à l’image de l’aire du Petit-Quevilly, situé à côté de l’usine Lubrizol de Rouen partie en fumée en 2019, la majorité des aires de France sont installées à proximité directe de sources de pollutions toxiques et sonores : déchetteries, décharges, stations d’épuration, autoroutes, voies de TGV, sites industriels dangereux, sociétés d’équarrissage… À cela s’ajoute l’exclusion : 70 % des aires d’accueil sont isolées des zones d’habitation, seuls 19 % ne sont ni isolées, ni exposées à des sources de pollution visibles du ciel. Les habitants de ces lieux de vie n’ont pourtant pas d’autre choix que d’y aller : ils sont obligés d’installer leur habitation mobile sur les aires désignées par les collectivités. L’accès à ces aires est payant, limité dans le temps, et ces espaces font souvent l’objet d’une surveillance permanente par des agents publics ou des sociétés privées.

Pour le juriste, cette situation marque la continuité des discriminations qui s’exercent encore et toujours envers les citoyens considérés par les pouvoirs publics avant tout sous la catégorie administrative « gens du voyage ». Lui-même issu d’une famille de voyageurs, William Acker dénonce le racisme environnemental dont sont l’objet les voyageurs en France. Son travail d’inventaire est aujourd’hui publié dans un livr et en ligne sur le site de réflexions cartographiques visionscarto.

Entretien sur
www.bastamag.net/La-situation-des-aires-d-accueil-pour-gens-du-voyage-remplit-tous-les-criteres

William Acker, éditions du Commun : Où sont les « gens du voyage » ? Inventaire critique des aires d’accueil, , avril 2021.

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