Le sexisme, une affaire d’hommes
Valérie Rey-Robert, éditions Libertalia, 2020
« Les violences patriarcales sont le produit d’un système de croyances dans lequel les hommes doivent dominer. La masculinité est partout liée au pouvoir et au contrôle ; les garçons l’apprennent dans leurs familles, par les médias, leurs copains, les jeux, le sport. Et tout en apprenant qu’il faut être fort et puissant, ils apprennent aussi que ce qui est féminin vaut moins que ce qui est masculin. »
« On ne naît pas homme, on le devient. » C’est en partant de ce postulat que Valérie Rey-Robert analyse la construction du genre. Selon elle, le principal problème des violences faites aux femmes est la virilité. Elle nous invite à nous questionner sur la socialisation des garçons et des filles, sur la masculinité et sa violence inhérente, sur nos stéréotypes de genre.
Il appartient de déviriliser nos sociétés, pour que les hommes cessent de tuer leurs compagnes et leurs enfants, qu’ils cessent de se tuer entre eux, qu’ils cessent de s’automutiler. Ceci ne pourra passer que par un grand travail de prise de conscience et d’éducation. Une problématique qui nous engage toutes et tous.
Valérie Rey-Robert est également l’autrice d’Une culture du viol à la française (Libertalia, 2019). Elle combat les violences sexuelles depuis vingt ans et anime le blog Crêpe Georgette.
Sur le même sujet, ci-après un entretien inédit pour la revue Ballast :
Ainsi, le féminisme serait à la mode, au point d’être devenu « cool » ? Ce serait là le signe, nous dit Valérie Rey-Robert, militante et essayiste à qui l’on doit deux ouvrages parus aux éditions Libertalia, qu’il aurait perdu sa radicalité. Et c’est précisément de radicalité dont il est question dans sa dernière publication, Le Sexisme, une affaire d’hommes, puisque Rey-Robert entend remonter à la source : comment se perpétue cette « guerre » menée contre les femmes au nom d’un système idéologique structuré, articulé, connu sous le nom de « patriarcat » ? Tandis que le confinement se double d’une augmentation des violences domestiques, nous revenons avec elle sur la réflexion qu’elle porte, comme blogueuse initialement, depuis près de 15 ans.
Valérie Rey-Robert : « Le problème, c’est la manière dont les hommes deviennent des hommes »