Racisme, discrimination raciale, xénophobie et intolérance qui y est associée

Communiqué, programme et rapport du HCDH des Nations-Unies, juin 2021

La Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme Michelle Bachelet a lancé le 25 juin 2021 un appel urgent aux États pour qu’ils adoptent un « programme transformateur » afin d’éradiquer le racisme systémique, à l’occasion de la publication de son rapport mettant en évidence les violations des droits économiques, sociaux, culturels, civils et politiques subies par les personnes d’ascendance africaine – au quotidien et dans différents États et juridictions.

https://www.ohchr.org/FR/NewsEvents/Pages/Media.aspx?IsMediaPageFR=true&LangID=F

« Le statu quo est inacceptable », a déclaré Mme Bachelet. « Le racisme systémique nécessite une réponse systémique. Nous devons adopter une approche globale et non pas fragmentaire pour démanteler des systèmes ancrés dans des siècles de discrimination et de violence. Nous avons besoin d’une approche transformatrice qui s’attaque aux domaines interdépendants qui alimentent le racisme et conduisent à des tragédies récurrentes tout à fait évitables, comme la mort de George Floyd. »

« Je demande à tous les États de cesser de nier le racisme et de commencer à le démanteler, de mettre fin à l’impunité et d’instaurer un climat de confiance, d’écouter les voix des personnes d’ascendance africaine, d’affronter les séquelles du passé et d’offrir des réparations. »

Dans sa résolution 43/1 de juin 2020, à la suite du meurtre de George Floyd aux États-Unis, le Conseil des droits de l’homme a chargé le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) de produire un rapport complet sur le racisme systémique, les violations du droit international des droits de l’homme à l’encontre des Africains et des personnes d’ascendance africaine par les forces de l’ordre, les réponses des gouvernements aux manifestations pacifiques contre le racisme, ainsi que la responsabilité et les réparations pour les victimes.

L’analyse effectuée par le HCDH repose sur des consultations tenues en ligne auprès de plus de 340 personnes, principalement d’ascendance africaine, sur plus de 110 contributions écrites, notamment avec des États, sur l’examen de documents publics, et sur des consultations supplémentaires menées auprès d’experts pertinents.

Le rapport explique les « inégalités croissantes » et la « forte marginalisation socioéconomique et politique » qui affecte les personnes d’ascendance africaine dans de nombreux États. Dans un grand nombre de pays, notamment en Amérique du Nord et du Sud et en Europe, les personnes d’ascendance africaine sont davantage confrontées à la pauvreté et à de graves obstacles pour accéder à leurs droits à l’éducation, aux soins de santé, à l’emploi, à un logement adéquat et à l’eau potable, ainsi qu’à la participation politique et à d’autres droits fondamentaux.

Comme l’indique le rapport, « La déshumanisation des personnes d’ascendance africaine […] a entretenu et favorisé une attitude de tolérance à l’égard de la discrimination, des inégalités et des violences raciales ».

(…)« Les États doivent faire preuve d’une plus forte volonté politique d’accélérer l’action en faveur de la justice, de la réparation et de l’égalité raciales, en prenant des engagements spécifiques et limités dans le temps pour obtenir des résultats. Il faudra pour cela réimaginer le maintien de l’ordre et réformer le système de justice pénale, qui ont eu constamment des effets discriminatoires pour les personnes d’ascendance africaine », a déclaré Mme Bachelet. « Il est essentiel que nous agissions enfin pour veiller à ce que les cycles et les schémas problématiques ne se répètent pas. Nous ne pouvons pas continuer à éviter un changement véritablement transformateur. Le HCDH se tient prêt à aider les États à effectuer des changements transformateurs en faveur de la justice et de l’égalité. »

« Comme l’a reconnu le Conseil des droits de l’homme, la discrimination raciale dans l’application de la loi ne peut pas être séparée des questions liées au racisme systémique », a conclu la Haute-Commissaire. « Seules les approches qui s’attaquent à la fois aux lacunes endémiques des forces de l’ordre et au racisme systémique – et à ses origines – rendront justice à la mémoire de George Floyd et de tant d’autres dont la vie a été perdue ou irrémédiablement affectée. »

Cliquez ici pour lire le rapport intégral (95 pages, english only) et cliquez ici pour consulter le document d’information (25 pages en français) qui l’accompagne.

Ressource vidéo pour les médias : déclaration de la Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme Michelle Bachelet en anglais, français, espagnol et portugais à partir du lien suivant : https://vimeo.com/user/98071428/folder/4803673

Également disponible : extraits d’un entretien du HCDH avec Philonise Floyd à partir du lien suivant : https://vimeo.com/567055439

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