
Les Zarbis contre attaquent et le « travail d’arabe » contre les stéréotypes
Outils pédagogiques de l’association Remembeur
Une bonne dose d’amertume, parfois, ça fait des miracles. C’est un jour ensoleillé de décembre 1983 : comme des milliers de jeunes de son âge, Ali Guessoum rejoint à la Bastille la marche pour l’égalité et contre le racisme – dite « marche des Beurs ». Il a 18 ans, un blouson en cuir, c’est sa première manifestation et, cette fois, il en est sûr, les choses vont vraiment changer. Enfin, la France va leur faire une place, leur reconnaître des droits à eux, les enfants d’immigrés. Lutter contre les ratonnades et les discriminations. « C’était pas une démarche ethnique, c’était la jeunesse qui se prenait en main. »
La marche espère changer l’image que la France a de la jeunesse immigrée. Et remplit d’espoir ceux qui rêvent d’une France plus égalitaire et plus métissée. Mais Ali Guessoum, lui, se souvient surtout d’un espoir trahi.
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Un travail de fourmi qui semble presque naïf en cette période de crispations identitaires et de caricatures islamophobes. « Oui, il y a eu du temps perdu et des reculs, mais si on veut que ça avance, on ne peut pas attendre que ça vienne d’en haut », dit Ali Guessoum dans un sourire. Et de répéter : « On va y arriver ».
Article long format #Ceuxquifont sur le site du journal Le Monde