» En France, et plus largement dans l’espace européen, l’hétéronormativité, ou dans un autre langage, l’hétéronormalité, à la suite de mouvements de luttes et de contestation, a fait lentement mais sûrement de la place à d’autres façons d’aimer et d’être aimé ; à d’autres types d’attachements et de sexualités. Au moins depuis les années 70, la société française s’est profondément transformée chahutant fortement, dans le même mouvement, les mœurs et les identités sexuelles. L’étude de l’IFOP publiée l’an dernier en témoigne : « en 2019, 85 % des Français considèrent l’homosexualité comme une manière de vivre sa sexualité comme une autre, contre 24 % en 1975 ». On perçoit aisément le chemin parcouru. Mais cette tolérance n’abolit pas par enchantement la violence à l’encontre des personnes LGBTI. (…) Il reste beaucoup à faire ; contre les violences physiques mais aussi en matière de luttes contre les discriminations sous toutes ses formes. «
Smaïn Laacher, professeur de sociologie, président du Conseil scientifique de la DILCRAH
Chiffres clés
- 1 870 victimes d’actes homophobes ou transphobes recensées par les forces de police et de gendarmerie en 2019.
- Seules 20 % des personnes victimes d’actes LGBTphobes portent plainte.
- 55 % des personnes LGBT+ ont subi des actes anti-LGBT+ au cours de leur vie.
- Les personnes homosexuelles et bisexuelles ont en moyenne un risque de suicide 4 fois plus élevé que l’ensemble de la population, et les personnes trans 7 fois plus que le reste de la population.
- En 2019, 85% des Français considèrent l’homosexualité comme une manière de vivre sa sexualité comme une autre, contre 24% en 1975.
- Une personne LGBT+ sur quatre a été victime d’au moins une agression LGBTphobe dans le monde professionnel.