Nous faire justice

Série de podcasts de Victoire Tuaillon, Binge audio, 2023

5 ans après le début de la vague #MeToo, nous commençons, collectivement, à mesurer l’impact des violences sexistes et sexuelles sur nos vies. Que l’on en soit victimes, témoins, auteurs, complices ou proches, ces violences nous concernent toustes, et les besoins de réparation sont immenses. Or, les réponses apportées par les institutions policières et judiciaires ne sont pas à la hauteur. Alors que faire ?

Une fois par mois, Victoire Tuaillon vous propose d’écouter un entretien enregistré en public avec des spécialistes de ces questions, pour trouver tous les moyens de « Nous faire justice ».

#01 | Comprendre

Si #MeToo a déclenché une libération de la parole et de l’écoute sur les violences sexistes et sexuelles, le chemin vers la réparation est encore long, et les impasses nombreuses. Outre la remise en question constante de la parole des victimes, l’écrasante majorité des personnes mises en cause dans ces affaires contestent les faits, et très peu d’entre elles sont punies. Pourtant, nous sommes toutes et tous concerné·es et les institutions ne sont pas à la hauteur des réponses attendues.

Que faire avec ses proches lorsqu’ils sont accusés ? Faut-il remplir les prisons ou trouver des alternatives ? Parler avec les violeurs ou les exclure à jamais ? Se battre ou pardonner ? Punir ou réparer ?

#02 | Juger

Aujourd’hui en France, porter plainte pour violences sexuelles revient à se lancer dans 10 ans de procédures judiciaires et à dépenser 8 à 10 000 euros en moyenne. Et avant même d’arriver au procès, dans 73 % des cas la plainte est classée sans suite. Face à ces chiffres catastrophiques, de nombreuses victimes perdent confiance en la justice tandis que la grande majorité des agressions restent impunies.

Pourquoi les agresseurs sexuels sont-ils si peu condamnés ? Le procès permet-il de réparer les violences ? Qu’est-ce qui pourrait améliorer le traitement judiciaire des affaires de violences sexuelles en France ?

#03 | Enquêter

Depuis #MeToo, les journalistes ne s’arrêtent plus à la porte de la chambre à coucher : la presse est devenue centrale dans les débats publics sur les violences sexistes et sexuelles. Souvent accusés de vouloir se substituer à la justice, les médias ont pourtant un rôle majeur à jouer dans la prise de conscience collective de l’ampleur de ces violences. En publiant des enquêtes sur des personnalités comme Gérard Depardieu, Léo Grasset, Éric Zemmour ou encore Gérald Darmanin, le journal Mediapart a été précurseur en la matière.

Comment mène-t-on une enquête journalistique sur une affaire de violences sexuelles ? C’est quoi, le contradictoire et à quoi sert-il dans une enquête ? Comment appréhender la réception de telles enquêtes par le débat public ?

#04 | Prendre en charge

L’écoute, l’accompagnement, et le soin apporté·es aux victimes de violences sexuelles sont des étapes essentielles pour la réparation. Mais que faire des auteurs ? Puisque les systèmes judiciaire et carcéral actuels ne permettent pas d’éviter la récidive et encore moins de prévenir les violences, une autre prise en charge des agresseurs s’impose comme une étape incontournable. C’est à ce besoin que cherchent à répondre les CRIAVS, les Centres de Ressources pour les Intervenant·es auprès des Auteurs de Violences Sexuelles.

La reconnaissance de leurs actes est-elle indispensable pour que les auteurs de violences puissent bénéficier de ces prises en charge ? Comment éviter la récidive ? La violence est-elle une pathologie ?

#05 | Sortir de la justice punitive

Si les institutions policières et judiciaires peinent à répondre à notre besoin de justice face à l’ampleur des violences sexistes et sexuelles, il existe d’autres manières de les réparer. Depuis plusieurs siècles, de multiples communautés progressistes s’y essayent, et se heurtent à un obstacle de taille : la logique punitive de la justice. L’idée que toute violence, ou toute erreur commise devrait être punie d’une sanction.

Comment réparer les violences sexistes et sexuelles sans reproduire ces logiques punitives, venues des institutions policières et pénales ? À quoi sert le conflit, et comment y répondre sereinement ? Qu’est-ce que les pratiques punitives produisent au sein des milieux féministes, LGBTI+, antiracistes ou encore écolos ?

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