L’écriture inclusive par-delà le point médian

Laure Dasinières, journal du CNRS, février 2024

La langue inclusive est l’objet de vives polémiques, mais aussi de travaux scientifiques qui montrent que son usage s’avère efficace pour réduire certains stéréotypes induits par l’usage systématique du masculin neutre.

Où sont les femmes dans une langue où le genre masculin peut désigner à la fois le masculin et le neutre générique universel ? En effet, si vous lisez ici : « Les chercheurs s’intéressent aux discriminations de genre », comprenez-vous « chercheurs » en tant que « les hommes qui contribuent à la recherche » ou comme « les personnes qui contribuent à la recherche » ? Impossible de trancher.

Sharon Peperkamp, chercheuse au sein du Laboratoire de sciences cognitives et psycholinguistique explique : « Il existe une asymétrie linguistique en français où le genre masculin est ambigu et peut être interprété de deux manières, soit comme générique – incluant des personnes de tous genres, soit comme spécifique, incluant uniquement des hommes. Or, on sait depuis longtemps que ce phénomène peut induire un biais masculin qui peut avoir des conséquences sur les représentations. » Partant de ce postulat que les usages langagiers participent aux représentations sociales, les psycholinguistes ont voulu vérifier dans quelle mesure une modification contrôlée de ces usages, notamment par le recours à des tournures dites « inclusives », pouvait affecter certains stéréotypes de genre.

Article à lire dans la rubrique Sociétés du journal du CNRS

Sections :

  • L’inclusivité, la langue française connaît déjà !
  • Le langage inclusif en pratique
  • Pour le cerveau, le masculin n’est pas neutre 
  • Aller plus loin

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