L’accompagnement humain des élèves en situation de handicap
Défenseure des Droits, août 2022
« En ce matin de rentrée scolaire mon garçon ne s’est pas levé pour prendre le petit-déjeuner avec son frère et sa sœur ! Non, lui il n’a pas école, car il n’a pas d’AESH (…) ».
« Où est-il écrit que l’école serait réservée aux élèves non handicapés ? L’école est un droit constitutionnel, un patrimoine commun. Nous parents d’enfants en situation de handicap n’avons pas à remercier l’école d’accueillir nos enfants ».
« Depuis juin je suis en contact avec l’école, on m’a dit de rappeler, de rappeler encore, puis le 7 juillet d’attendre désormais fin août, où j’aurai enfin une réponse. Nous avons passé l’été, à la fois plein d’espoir et d’angoisse, puis la veille de la rentrée, rien, pas d’AESH pour notre fils »
Et tellement d’autres témoignages. (…)
Manque de considération, statut précaire, absence de reconnaissance, d’appartenance à un collectif de professionnels, les missions des AESH sont aussi régulièrement détournées : aide humaine comme palliatif à l’enseignement, à l’absence ou la carence de professionnels du médico-social, ou encore comme condition de la sécurité, ils sont partagés entre les besoins de l’élève et ceux de l’enseignant. Les AESH se retrouvent alors inquiets pour leur exercice professionnel, du fait d’un statut précaire, et d’une absence de cohérence entre tous les acteurs.
Autant de situations inacceptables pour les enfants en situation de handicap et leur famille dont le Défenseur des droits, autorité administrative indépendante chargée par la Constitution de veiller au respect des droits et libertés, est régulièrement saisi.
(…) Il est indéniable que l’accès à la scolarisation des enfants handicapés a progressé ces dernières années et qu’une impulsion a été donnée à l’école inclusive. (…) Mais trop d’enfants ne bénéficient pas d’un parcours scolaire adapté, sont victimes de stigmatisation et ne voient pas leurs besoins pris en compte du fait de l’impréparation du système éducatif qui les a pourtant accueillis au nom de l’inclusion. Et la transformation de l’offre médico-sociale, faute d’être suffisamment pensée, accompagnée, conduit à de la discrimination, et paradoxalement à de l’exclusion.
Rapport (36 pages) à télécharger sur le site du Défenseurs des Droits
Résumé sur le site du journal Le Monde
Table des matières :
I· L’ACCOMPAGNEMENT HUMAIN COMME PRINCIPALE RÉPONSE À L’INCLUSION : UN SYSTÈME GLOBAL À REPENSER
II· UNE GESTION DES BESOINS EN ACCOMPAGNEMENT HUMAIN NE PERMETTANT PAS L’ÉGAL ACCÈS À L’ÉDUCATION DES ÉLÈVES EN SITUATION DE HANDICAP
1· LA NON-EXÉCUTION DES DÉCISIONS DES MDPH METTANT EN CAUSE LA RESPONSABILITÉ DE L’ETAT
2· DES DIFFICULTÉS DE RECRUTEMENT EN RAISON D’UN STATUT PEU ATTRACTIF
– Conditions d’emploi
– Reconnaissance et appartenance à la communauté éducative
3· LES PÔLES INCLUSIFS D’ACCOMPAGNEMENT LOCALISÉ (PIAL) : UNE GESTION QUI INTERROGE SUR LA PRISE EN COMPTE DES BESOINS DES ENFANTS
– Un fonctionnement opaque et disparate
– Une gestion des ressources humaines qui prime sur la réponse aux besoins de l’enfant
4· UNE GESTION DE LA PÉNURIE D’AESH ENTÉRINÉE PAR LES MDPH
III· DES MODALITÉS D’ACCOMPAGNEMENT INADAPTÉES AUX BESOINS DES ÉLÈVES EN SITUATION DE HANDICAP
1· UNE FORMATION INSUFFISANTE ET INADAPTÉE DES AESH
2· DES MISSIONS INSUFFISAMMENT DÉFINIES
– Scolarité partagée
– Les gestes techniques
– L’interprétariat
3· UN MANQUE DE CONCERTATION DES ACTEURS AU DÉTRIMENT DES BESOINS ÉDUCATIFS PARTICULIERS DE L’ENFANT
– Identifier le rôle de l’AESH dans la classe au soutien des besoins particuliers de l’élève
– Mieux intégrer l’AESH dans l’équipe éducative
4· ASSURER LA CONTINUITÉ DE L’ACCOMPAGNEMENT HUMAIN DE L’ENFANT SUR LES TEMPS ASSOCIÉS À LEUR SCOLARITÉ
– L’accompagnement de l’élève pendant sa scolarité « hors les murs »
– La présence d’une aide humaine pendant le temps périscolaire
Conclusion
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