La charge raciale. Vertige d’un silence écrasant
Ouvrage, entretien et podcast de Douce Dibondo, février 2024
« Toutes les personnes racisées sont des génies de l’adaptation. Penser à ne pas paraître “trop” noire, arabe ou asiatique, adopter une manière de parler, de s’habiller, de rire, réfléchir aux musiques choisies en soirée, renoncer à porter des capuches pour éviter la police… Bref, la charge raciale, c’est tout planifier quand on évolue dans des milieux majoritairement blancs et qu’on ne l’est pas. »
Le racisme aurait-il deux têtes ? Celle de la violence explicite, brutale, cyclique des morts et des agressions qui s’accumulent de la Méditerranée aux quartiers populaires. Puis celle d’une violence banale, plus taiseuse, qui se niche dans les relations quotidiennes et entrave la construction de son identité.
Présentation et feuilletage sur le site des éditions Fayard
Entretien sur le site Manifesto 21 » En tant que personnes racisées, on voit tout : l’humour soi-disant innocent, les remarques, l’ignorance autour de la négrophobie, etc. Et même si on se tait ou qu’on ne fait pas un travail de pédagogie auprès de nos proches non-concerné·es, on se traîne une charge : celle de savoir et de remarquer. Souvent, on arrive à faire l’effort de comprendre d’où vient ce manque de vigilance, on excuse certains manquements car on se rappelle l’humanité des personnes non-concernées, mais elles ne voient pas toujours la nôtre. «
Podcast Extimité – réalisé par Douce Dibondo avec le journaliste Anthony Vincent– qui donne la parole à des personnes qui partagent leur intimité, leurs luttes et victoires face aux discriminations : 39 épisodes disponibles sur Apple podcasts, Deezer, Podtail, Spotify, …
Douce Dibondo est également l’autrice du recueil de poésie Métacures aux éditions Blast
» mon sommeil est un long message
de songes aigres et lointains
plus aucun soleil, plus aucune terre
c’est étrange ce calme si blanc
les chants, les eaux, les lignées,
tout retient son souffle
tout est asphyxie «