De manière globale, les (cyber)violences de genre vécues par les jeunes restent un angle mort de la recherche, malgré une évolution du cadre institutionnel et légal de prise en charge. De rares enquêtes adressées aux élèves de collège et de lycée abordent de manière restreinte les agressions sexuelles (baisers forcés, attouchements) ou les outrages sexuels en ligne (visionnage de contenus sexuels et sollicitations non désirées).

La diversité des méthodes utilisées (âge des élèves, temporalité de prise en compte, etc.) complique la comparaison des résultats. Néanmoins, la part des filles qui déclarent être victimes de (cyber)violences est systématiquement plus importante que celle des garçons, qu’il s’agisse de (cyber)violences sexuelles ou psychologiques.

Cette étude novatrice du centre Hubertine Auclert vise à documenter et quantifier la pluralité des (cyber)violences de genre de la sixième à la terminale, tant dans l’espace scolaire que dans le cyberespace, ainsi que le profil genré des victimes. Les résultats de cette étude, portant sur les jeunes de 11 à 18 ans, permettent de mieux comprendre la nature et l’ampleur de ces (cyber)violences. Les conclusions servent à identifier de nouveaux leviers d’action pour les équipes enseignantes et éducatives, et les politiques publiques.

La publication de l’étude s’accompagne de lancement d’une campagne de prévention d’envergure « Gênant ? Surtout violent ! » diffusée dans tous les lycées franciliens.