Nous, Français musulmans

Documentaire en replay jusqu’au 7 janvier 2021

Comment vit-on l’islam en France ? En deux volets, une photographie inédite des Français musulmans, loin des fantasmes d’un débat irrationnel. Entre malaise identitaire, lié notamment à la ghettoïsation des banlieues, et affirmation d’une islamité dans l’espace public avec le port du voile ou du burkini, ce premier épisode retrace les étapes qui ont contribué à l’incompréhension de l’islam de France.

Un documentaire de Romain Icard, coproduction : ARTE France, Nilaya Productions (2019 ; 2x52mn). Diffusion le mardi 14 janvier 2020 à 20h50 ; disponible sur arte.tv jusqu’au au 7 janvier 2021.

Bande-annonce

Loin de la théorie du « grand remplacement », la communauté musulmane représente aujourd’hui 7,5 % de la population française. En 1983, la marche pour l’égalité des droits et contre le racisme marque les esprits. Mais par la suite, la revendication d’équité sociale est peu à peu associée au religieux. Entre malaise identitaire, lié notamment à la ghettoïsation des banlieues, et affirmation d’une islamité dans l’espace public avec le port du voile ou du burkini, ce premier épisode retrace les étapes qui ont contribué à l’incompréhension de l’islam de France. En explorant la diversité des pratiques, y compris à l’écart du dogme, ce film questionne les musulmans sur leur rapport au religieux, à la laïcité, à la femme ou à la discrimination. Alors que la communauté exprime une grande proximité avec la société française dans son ensemble sur nombre des questions posées, ses membres, en quête d’anonymat, déclarent souffrir de l’attention excessive et du rejet dont ils font l’objet.

De l’intime au public

Depuis les attentats de 2015, la foi qui relevait de l’intime a envahi le champ médiatique pour devenir une question publique et idéologique âprement débattue. Cet épisode revient sur les crispations entre la société française et l’islam et sur les amalgames, stigmatisants et clivants, entre religion et radicalité. Les protagonistes questionnent notamment l’injonction faite aux Français musulmans de condamner publiquement les djihadistes à travers le slogan « Pas en mon nom », comme leur droit à n’être pas « Charlie », tout en exprimant leur solidarité avec les victimes. De l’image de Daech en France à l’influence des pays d’origine ou de l’Arabie saoudite en passant par le développement du salafisme, le film met aussi au jour le vide laissé par des instances musulmanes officielles peu représentatives et pointe l’enjeu de la formation des imams. Il esquisse enfin une France multiculturelle peinant à accepter les six millions de musulmans, qui composent désormais une part de son identité.

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