Mauvaises langues

Dossier paru dans CQFD n°145, mis en ligne en juin 2018

> Migrants : « Se couper d’une langue,
 c’est amputer un bout de soi »

Dans le cadre d’un atelier radiophonique organisé dans un collège marseillais, adultes enseignant.e.s et ados primo-arrivant.e.s ont retracé leurs biographies langagières. La petite sélection qui suit témoigne de l’importance des langues dans la construction de la personne, dans ses relations aux autres et au monde. Travailler en tant qu’enseignante de français en « classe d’accueil » dans un collège implique de côtoyer des jeunes d’âges et d’origines variés qui viennent d’arriver en France. Leur point (…)

> Novlangue : Je parle donc tu suis

Augustin Marcader, employé à la Sécu, revient ici sur l’aspect langagier de son institution. La communication est une arme comme les autres. Derrière la banque de l’accueil, je surplombe madame Bouallala. Fichu dans les cheveux et le sourire placide, elle veut comprendre pourquoi sa mère n’a pas droit à ses médicaments alors qu’elle part le lendemain pour le Maroc pour une durée de trois mois : « Il lui manque juste (…)

> Dyslexie : Bilantez-les tous !

Diagnostiquée de plus en plus souvent chez les élèves, la dyslexie est aujourd’hui considérée comme un véritable handicap. Dans certains cas cependant, cette pathologisation des troubles de la lecture vient masquer les facteurs pédagogiques et sociaux… tout en stigmatisant les jeunes écoliers. « Comment ça se fait qu’à la rentrée je ne pouvais pas lire le panneau “Paris” sur l’autoroute, mais que maintenant je ne peux plus m’empêcher de le faire ? » demande un enfant de 6 ans à ses parents dans la voiture. (…)

> Glottophobie : Une xénophobie qui s’ignore

Publié en 2016 aux Éditions Textuel, le livre Discriminations : combattre la glottophobie analyse les mécanismes de domination qui prennent le langage et les manières de parler pour terreau. Entretien avec son auteur, le chercheur Philippe Blanchet, et Stéphanie Clerc, enseignante à l’université d’Aix-Marseille où elle forme notamment à l’enseignement du français langue étrangère (FLE). CQFD : Philippe, comment en es-tu venu à forger le concept de « glottophobie » ? Philippe Blanchet : En tant que (…)

> Privés de langue

Depuis la fin du XIXe siècle, les personnes Sourdes ont été successivement privées du droit puis de la possibilité d’apprendre (dans) leur langue, la langue des signes. Entravées, elles n’ont cessé de lutter pour s’exprimer et la faire vivre. « Viva la parola ! » Une mise à mort qui tient dans un cri, lancé en septembre 1880 par un chapelet d’ecclésiastiques, d’instituteurs et de directeurs d’établissements en clôture du Congrès de Milan. Cri aussitôt transcrit en loi par la république jules-ferriste : la (…)

> Musique du babil et cinéma pour l’oreille

Avec son spectacle Prosodie, la compositrice Émilie Mousset explore la dimension sensible du langage en s’intéressant à la créativité vocale et auditive des très jeunes enfants entendants. 25 minutes d’écoute, huit hauts-parleurs, quelques couettes… et une pièce sonore jouée en direct qui prend le souffle comme point de départ, jusqu’à parvenir au langage articulé. Entretien. CQFD  : Pourrais-tu expliciter le titre de ton spectacle, Prosodie ? Émilie Mousset : Pour les musicologues comme pour les (…)

Sur ce thème, une émission radio : rezoee.fr/discriminations-combattre-glottophobie/

Les commentaires sont fermés